Ma mère

Publié le par futurefabriquebb

Hmm vaste sujet...

Je ne sais pas trop pourquoi j'aborde ça mais on a toutes des relations plus ou moins spéciales avec nos mères. La mienne, elle est très bien mais elle ne sait pas montrer ses émotions, ou très peu, en tout cas on n'en parle pas. J'ai jamais parlé de mes copains à ma mère, de ce que je pouvais ressentir. Pour ce qui est des questions sexuelles, un jour elle m'a passé un bouquin en me disant : "tu te poses peut être des questions". Le bouquin était très bien, mais j'aurai préféré en parler. Enfin je dis ça maintenant, parce qu'à l'époque non.

Ado, j'avais du mal à lui dire "tu", je la vouvoyais non rassurez vous, mais je faisais en sorte de pas poser de questions directes. Je ne sais pas trop pourquoi, j'étais génée. De quoi je ne sais pas. C'est passé avec le temps. Mais j'ai toujours du mal à aborder certains sujets.

Quand j'ai eu mes règles pour la première fois, elle m'a emmenée au resto pour fêter ça. J'ai détesté ça, on se sent suffisament mal comme ça de voir son corps qui change, pour en plus aller fêter ça. Mais j'ai dit oui (elle m'avait laissé le choix), on allait pas souvent au resto donc bon (enfin resto je m'entends on a été à flunch). Et son regard plein de sous-entendu quand au cours du repas j'ai dit que j'allais aux toilettes. J'ai eu horeur de ce regard là. Je voulais pas faire partie de ce "clan", je voulais pas être une fille. 

J'ai mis du temps à accepter ma féminité, et encore maintenant je ne suis pas très féminine par moment.

Quand j'étais avec mon chéri, on se retrouvait chez mes parents le week end car c'était à mi-chemin de nos deux lieux d'études. Ma mère était très conciliante, la seule chose à respecter était l'heure du repas. Un jour, on n'est pas descendu car on s'était disputé avec mon chéri, enfin je lui avait avoué avoir filrté avec un autre. J'ai mis du temps à calmer tout ça, donc on n'est pas descendu. Quand je suis allée à la cuisine, elle m'a dit "j'ai senti que ça allait pas, tu veux peut être parler". Je lui ait dit non que ça allait. J'aurai peut être dû c'est l'une des rares occasions où elle m'a proposé de parler. Mais je me voyais pas lui raconter ce qui c'était passé.

Quand au bout d'un an d'essai bébé, j'ai été voir une naturopathe, elle m'a posé des questions sur ma mère, comment l'accouchement c'était passé, si y avait eu des soucis. Je n'avais jamais posé ces questions là, j'avais peur. On reste toujours un enfant aux yeux de ses parents alors admettre que ses enfants ont des relations sexuelles ce n'est pas évident, enfin c'était pas évident pour moi surtout. J'en ai donc parlé à ma mère de tout ça. Depuis elle me pose régulièrement la question mais sans insistance, pour savoir on en est. La dernière fois, c'était juste avant mon opération. Je devais lui dire mais je repoussais sans cesse. Finalement ça c'est fait en douceur. Mais toujours les faits rien que les faits. Pas d'émotion.

La dernière fois à Noël, je lui ai parlé de la fausse couche, j'ai pas employé ces mots là, j'ai dit que ça avait marché mais pas tenu. C'est moins violent. Je lui ai expliqué la suite. La seule chose qu'elle m'a dite c'est "courage". Je lui en ai voulu de juste me dire ça, mais d'un autre côté que dire d'autre. Se répendre en phrases banales, ça m'aurait saoulé. Mais j'attendait beaucoup de cette conversation. J'aimerais que la PMA nous rapproche mais je ne sais pas comment. Quand je parle, j'essaye d'en rester aux faits, de rester détachée, de ne pas montrer mes émotions, comme on me l'a appris. Alors que j'aimerais lui dire que je souffre de ce vide, de ce manque, de ce parcours. J'aimerais qu'elle soit là pour me soutenir. Mais je n'y arrive pas. 

Elle montre très peu ses émotions. Je ne l'ai vu pleurer que deux fois, à la mort de sa mère et quand ils m'ont laissé en France pour mes études, alors que le reste de la famille partait à l'étranger. C'était bref, et c'est moi qui ait tenu le coup pour elle, en lui disant que ça allait aller. Je me suis effondrée, toute seule plus tard. Je pouvais pas lui dire qu'effectivement je me sentais abondonnée. Je leur ai dit plus tard mais sur le ton de la plaisanterie.

Les relations mère-fille sont compliquées, et je ne sais pas quoi faire pour faire progresser la mienne. J'envie ma soeur sur ce point là. Elle lui raconte ses histoires de coeur, elle est beaucoup plus fille, épilation, boutique. Ma mère ne m'a rien montré de tout ça, j'ai appris toute seule à être une femme.

Publié dans Dans ma famille

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M
<br /> Cet article est très émouvant. Moi aussi qd j'évoque le parcours avec ma mère, rarement, je le fais de façon neutre, désaffectivée. Je sais qu'elle est super angoissée de nature dc je ne veux pas<br /> en rajouter.<br /> Et avec ta soeur tu as quelle relation? bise<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> La mienne n'est pas angoissée, donc c'est déjà ça, mais la communication n'est pas aisée. Avec ma soeur ça se passe bien, je lui raconte pas mal de choses mais pas forcément ça (je veux pas lui<br /> faire peur, elle à que 19 ans!).<br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Les relations avec les mères sont je crois toujours compliquées... Peut etre pourrais tu prévoir de passer un peu de temps avec elle pour faire une activité... Essayer de renouer un dialogue plus<br /> libre...<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Oui j'ai essayé avec la couture, le truc c'est que sur les autres sujets y a pas de soucis mais dès que ça devient plus personnel c'est plus dur. Enfin je vais essayer de progresser!!<br /> <br /> <br /> <br />